Livres sur la pédagogie des arts plastiques et l'art-thérapie
"Les arts plastiques ça aide à grandir" 200 activités créatives pour les 3 - 12 ans
(éditions du Journal de l'Animation)
Des fiches techniques clés en main se mêlent ici à des conseils pédagogiques et pratiques pour donner du sens à chaque exercice. Peindre, dessiner, modeler, manipuler, plier, découper, coller... Autant d'actions qui permettent aux enfants dès leur plus jeune âge de mieux habiter leur corps, développer leur habileté et leur créativité. Nombreux sont les adultes qui les accompagnent sur ce chemin, qu'ils soient animateurs, éducateurs, art - thérapeutes, enseignants, ATSEM, parents... avec souvent un flot de questions sur la pédagogie à employer, les écueils à éviter, les composantes psychologiques à prendre en compte, et surtout les activités à proposer à chacun en fonction de son âge, ses capacités et ses goûts.
Tous les animateurs au sens large trouveront dans cet ouvrage plus de 200 idées d'activités pour animer des ateliers d'arts plastiques avec des enfants de 3 à 12 ans, dans un cadre périscolaire ou scolaire, culturel ou éducatif: des propositions joyeuses, ludiques et créatives, qui répondent aux préoccupations et aux goûts des enfants, tout en développant de multiples propositions transversales.
Tome 1: les propositions sont axées sur l'expression des ressentis de l'enfant, l'exploration des liens entre dessin et écriture, entre dessin, géométrie et espace, plus des activités originales adaptées aux temps forts de l'année (l'automne, Noêl, Pâques etc).
Tome 2: l'histoire des civilisations comme point de départ, la nature, les animaux et les plantes, le corps humain, et des idées de patouilles à transformer pour inventer des mondes inconnus.
à commander au Journal de l'Animation, 19,90 € + 2,20 € participation aux frais de port (tarif préférentiel pour les deux tomes ensemble)
10, Avenue Victor Hugo CS 60051 58500 REVIGNY SUR ORNAIN Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
"Créer dans le lâcher - prise, arts plastiques et imaginaire" Editions Chronique Sociale, 2019 (18 €)
Créer, c'est bon pour le moral, bon pour la santé!
Créer apporte une joie profonde, mais beaucoup de personnes ne savent pas comment se lancer dans l'aventure.
Ce livre a pour objectif de vous y aider: même si vous ne savez ni dessiner ni peindre, vous trouverez ici des idées pour vous aider à franchir le pas, vous aider à exprimer, à inventer, à créer.
Mais c'est peut-être l'inverse: peut-être vous maîtrisez des techniques de peinture, mais vous n'arrivez pas à lâcher-prise pour créer. Peut-être vous vous enlisez dans les répétitions et les stéréotypes et vous ressentez le besoin d'une bouffée d'oxygène pour vous autoriser le plaisir de jouer. Alors ce livre peut vous amener à expérimenter des situations inhabituelles, à explorer des pistes nouvelles.
Ce livre s'adresse aux amateurs qui s'essaient aux arts plastiques, mais aussi aux professionnels qui trouveront là de nouvelles pistes pour enrichir leur pratique, qu'ils soient passeurs culturels, éducateurs, thérapeutes ou soignants.
"Se construire par les arts plastiques" Editions Chronique Sociale, (2° édition 2019, 18 €)
réédition de "on devient comme on dessine" qui était épuisé (édité par le CRDP de Grenoble) De nombreuses école d'art - thérapie en conseillent la lecture à leurs étudiants.
"Se construire par les arts plastiques"
J'ai voulu vous faire partager ma grande expérience auprès de publics très différents par l'âge, les aptitudes, les motivations ou les goûts. Chaque rencontre a été pour moi le point de départ d'un questionnement : que cherche cet apprenti ? comment l'accompagner ? quelles nouvelles pistes lui proposer ?
Vous trouverez dans ce livre, abondamment illustré, des références à de nombreux écrits sur l'art - thérapie, mais aussi des idées précises pour remplir votre "boîte à outils".
Il s'agit de mieux comprendre tout ce qui est mis en jeu par la création d'une image, en analysant les ressentis physiques et émotionnels suscités par chaque acte: l'animateur pourra ainsi mieux adapter sa pédagogie et/ou son accompagnement aux besoins des apprentis, et il optimisera ainsi l'impact émotionnel et/ou éducatif de l'atelier d'arts plastiques.
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Disponible en librairie au prix de 18,20 €
ou bien commander aux Editions Chronique Sociale
7, Rue du Plat
69288 LYON CEDEX 02
tel : 04 78 37 22 12
Sommaire
Chapitre I : l’investissement corporel dans le dessin et l’écriture
1. Evolution du geste et de la trace
- les gribouillages
- la trace et le geste de ceux qui savent écrire
- 2. Analyser la trace
3. On devient comme on dessine
4. Rythme ou répétition mécanique
5. Regarder, toucher, écouter
6. Pour déconnecter dessin et écriture :
- changer la manière d’utiliser les outils
- changer les outils
- changer de format
- se préparer à peindre
- changer de support
- changer l’attitude du dessinateur
- enlever la peur de l’échec
- donner un cadre à la transgression au niveau gestuel
- mettre les formes pour dire ce qu’il ne faut pas dire
- jouer avec les lettres
7. Conclusion :
- affirmer et nuancer
- choisir
- enrichir ou épurer
Chapitre II : le dessin « juste »
1. Symbole et représentation
2. Réalisme intellectuel
3. Réalisme émotionnel, affectif
4. Le dessin « comme il faut »
5. Le réalisme visuel : dessiner ce qu’on voit
6. Clarifier le point de vue
- « rater » un dessin
- comprendre la structure et la fonction de chaque élément
- représenter « comme il faut » ou ne pas le faire ?
- représenter « comme on le sent » ou ne pas le faire ?
- imaginer, peindre abstrait, ou ne pas le faire ?
Chapitre III : du « on » au « nous », de la fusion à la vie sociale
1. Limites et contacts
- le contour
- le coloriage
- le rapport entre l’intérieur et le contour
2. Etablir des relations
- les ambassadeurs
- les échos
- les intersections : les hachures
- les reflets
- le mélange des couleurs, la variation des valeurs
- la complémentarité
- le support
- le sol
- le « mouillé » de l’aquarelle
- les photo-montages et l’intégration de matériaux trouvés
- conclusion
Chapitre IV : pour une meilleure gestion de l’espace et du temps
1. Mieux gérer l’espace
- bas – relief ou ronde - bosse
- créer l’espace : « nid douillet », proximité, ou vastes horizons
- l’espace entre l’apprenti et son oeuvre
- superposition d’épaisseurs successives
2. Mieux gérer le temps
- le temps du projet et le temps du lâcher-prise
- rapidité ou lenteur
- le déroulement du temps pendant la séance
- le temps de la signature
- gérer le temps à l’échelle de l’année
Chapitre V : mise en forme de l’expression
1. Enseigner et accompagner ?
proposer, est-ce manipuler ?
2. S’exprimer pour :
- se sentir compris
- mettre de l’ordre dans sentiments et émotions
- inventer des solutions nouvelles
- mettre en relations émotions et monde réel
- parvenir à la communication
- se sentir membre d’une communauté
3. Créer et produire
- la sublimation
- l’angoisse
- le travail ou le plaisir
- le projet ou l’aventure
- des règles
- création et production
- critères de jugements et ressentis
4. L’atelier entre éducation et thérapie
- création et thérapie
- la place de l’atelier au cours de la vie
Introduction
Partout fleurissent cours et ateliers d’arts plastiques dans lesquels des apprentis de tous âges cherchent à apprendre des techniques et à créer des images. Pour se convaincre du nombre important de personnes concernées, il suffit de jeter un coup d’œil sur la myriade de livres et revues qui expliquent les « secrets d’artistes », les démonstrations « pas à pas », les « trucs et astuces ».
Pourtant, nombreux sont ceux qui font l’expérience que les conseils ne suffisent pas. Certains buttent encore et toujours sur les mêmes difficultés même s’ils ont lu de nombreux livres, ou essayé divers cours. Peut être parce que tous ces conseils étaient d’ordre technique, et ne prenaient pas en compte les ressentis physiques et émotionnels de l’apprenti quand il essaie de pratiquer son art. De nombreux pédagogues ou animateurs, dans le domaine des arts plastiques, cherchent à amener les élèves « à voir autrement », ce qui signifie refuser de s’intéresser à ce que voit et ressent spontanément l’apprenti. Or il me semble que c’est au contraire par cette interrogation que tout débute : que ressent ce peintre (débutant ou confirmé) qui travaille à créer une image, que recherche - t - il consciemment, et qu’est – ce qui lui échappe ?
Portés par les idées toutes faites de notre époque, nous pensons qu’un atelier a très souvent des répercussions positives sur le plan psychologique et que « ça ne peut pas faire de mal ».
Comparons avec ce qui se passe dans un autre domaine : depuis des décennies, les professeurs de sports apprennent pendant leur formation l’impact au niveau corporel, émotionnel et éducatif de leur discipline. Ils veillent à équilibrer les différents apports : par exemple les sports collectifs pour développer l’entraide et le respect des règles, l’endurance pour apprendre à persévérer et à gérer son effort dans la durée, la relaxation pour apaiser les tensions, etc.
Il est même admis par tous qu’une discipline puisse avoir des répercussions positives sur la quasi-totalité des élèves, et pourtant accentue les fragilités de quelques uns, qui doivent donc être dispensés.
Tout le monde admet également qu’un médicament, utile par ailleurs, puisse avoir des effets indésirables, voire des contre-indications; les psychologues savent aussi qu’un type de thérapie peut convenir à une personne mais pas à une autre.
Par contre, les jugements sur l’impact des arts plastiques sont encore aujourd’hui trop souvent monolithiques, globalisants et généralistes. Ce livre a donc pour objet d’analyser en détails ce que ressent celui qui dessine, peint ou modèle l’argile. En comprenant mieux ce que chaque acte met en jeu, nous pourrons développer des ateliers qui suscitent mieux l’épanouissement et la structuration des participants. Et les « peintres du dimanche », tout comme les artistes professionnels, pourront trouver ici des éclairages sur leurs plaisirs ou leurs difficultés.
IL nous faut oser une question dérangeante : est-ce que la pratique des arts plastiques a automatiquement un apport bénéfique ? Ou faut-il pour cela que certaines conditions soient réunies ? Peut-il arriver qu’un atelier ait un impact éducatif et/ émotionnel neutre ? Ou même qu’il puisse accentuer des fragilités déjà existantes, voire contribuer à déstructurer un participant ? Nous avons du mal à imaginer que peindre ou modeler puisse avoir des répercussions psychologiques négatives. Essayons d’oublier nos préjugés rassurants et interrogeons-nous.
Un autre thème de réflexion traverse ce livre. Quel est le rôle exact de l’animateur d’atelier d’arts plastiques : enseignant, ou éducateur, voire thérapeute ?
Jusqu’à un passé récent, les domaines étaient bien délimités. Celui qui désirait progresser en peinture demandait à un professeur de lui enseigner des techniques. Celui qui voulait « travailler sur soi » pouvait s’exprimer par le dessin en présence d’un thérapeute. Ces deux grandes classifications sont de plus en plus entremêlées. Certains professeurs ne veulent plus enseigner des techniques, mais susciter l’expression. Par ailleurs les arts plastiques sont fréquemment utilisés comme des « médiations à but ou effet thérapeutique ».
Artistes et psychologues ont découvert qu’ils peuvent avoir des objectifs et des outils communs. Chacun investit le domaine de l’autre.
Est-il possible de maintenir une séparation ?
Un enseignant prudent pourrait dire : « Je ne suis pas psychologue, alors je ne m’intéresse qu’à la forme ; mon atelier n’est pas le lieu où on prend en compte ce qui est exprimé. »
Mais, existe-t-il en art des conseils techniques qui ne soient pas emplis de la subjectivité du professeur ? Est-il possible de « travailler » l’observation, ou la composition d’une image, ou l’harmonie des couleurs, en n’exprimant rien du tout ? Et si un élève dit quelque chose par son dessin, faut-il y répondre, ou surtout ne rien entendre ? Est-il possible de considérer qu’un type d’atelier peut apprendre à mettre en forme sans se soucier de « quoi » est mis en forme, et qu’un autre type d’atelier peut s’intéresser à « quoi » est exprimé, sans se soucier de la manière dont ce « quoi » est mis en forme ? L’apprentissage de techniques est – il en contradiction avec l’expression, ou est – il au contraire un tremplin, parmi d’autres, pour favoriser l’intégration des émotions ? Le professeur peut-il rester neutre dans le domaine de l’expression ?
Pour désigner cet acteur, j’utiliserai un terme, volontairement flou : l’animateur. Quant au participant de l’atelier, je le nommerai apprenti ; ce mot convient à celui qui essaie d’apprendre des techniques d’arts plastiques aussi bien qu’à celui qui essaie de vivre mieux, qui est en recherche de développement personnel et d’équilibre psychologique. L’apprenti est celui qui progresse en faisant avec ses mains, en vivant, et il se distingue en cela de l’élève, qui apprend des connaissances intellectuelles apportées par des livres ou par des professeurs « qui savent ».
Pour essayer de répondre à ces questions, je vais analyser un par un les gestes et les actes qui se succèdent dans un atelier d’arts plastiques, pour mieux comprendre ce qui se passe au niveau du faire, pour mieux comprendre à quels problèmes se trouve confronté celui qui cherche à créer une image ou une œuvre en trois dimensions.
Ce livre essaie de se frayer un chemin entre deux écueils opposés :
- un livre de recettes d’une part, qui expliqueraient le « comment » sans s’interroger suffisamment sur le « pourquoi » et ne permettrait pas de comprendre pourquoi certains conseils de l’animateur, apparemment simples d’un point de vue technique, ne peuvent pas être suivis par l’apprenti
- un discours trop intellectuel d’autre part, qui ne se confronterait pas aux problèmes à « ras de terre » que pose la pratique : celui qui ne met pas les mains « dans le cambouis » ne comprend pas l’interaction entre le faire, l’idée et le ressenti.
Ce livre se veut donc une recherche sur le sens : quel sens ont pour l’apprenti les plaisirs ou les difficultés qui surgissent pendant qu’il cherche à créer une image. Ce sens varie en fonction de l’âge de l’apprenti, et également en fonction de sa culture et de ses problématiques. Il nous faudra donc envisager différents points de vue possibles.
Je n’analyserai pas ici toutes les interactions entre les membres du groupe, ni les phénomènes de transfert, identifications, projections… entre l’animateur et les participants. Tout ceci existe bien sûr fortement à l’atelier, mais le but de ce livre est seulement d’analyser ce qui est mis en jeu par la création plastique.
Je n’analyserai donc que les divers ingrédients qui participent à la création, chaque animateur les combinera ensuite en fonction de sa personnalité propre, de sa formation, et de la définition de son atelier : celui qui anime des séances individuelles ne travaillera pas de la même manière que celui qui travaille avec un groupe ; celui qui a le statut d’enseignant ou d’animateur ne les utilisera pas de la même manière que celui qui travaille dans un cadre thérapeutique. Je ne définirai donc pas un atelier « idéal ».
Si chaque animateur perçoit mieux les enjeux psychologiques qui se jouent dans son atelier, il pourra mieux adapter sa pédagogie aux besoins des apprentis qui lui sont confiés, et il optimisera ainsi l'impact éducatif et émotionnel de son action. Et les images crées dans son atelier deviendront de plus en plus expressives, de plus en plus justes.
La plupart des exemples que vous trouverez dans ce livre viennent des ateliers que j’ai animés (on ne parle bien que de ce qu’on connaît !), ma formation de base étant celle de professeur d’arts plastiques. Certains de ces ateliers sont des cours de loisirs, même si certains apprentis y viennent avec un autre objectif. D’autres ateliers ont eu lieu dans des foyers de vie pour adultes handicapés mentaux (souvent autistes ou trisomiques) ; d’autres encore auprès de personnes en difficultés sociales (SDF, adolescents en foyer éducatif, enfants de milieu défavorisés). Chaque fois que j’avais le choix, j’ai préféré prendre un exemple venu d’un enfant et non pas d’un adulte, espérant ainsi préserver davantage la confidentialité.
Quels sont donc les différents ingrédients qui participent à la création d’un tableau, d’un dessin ou d’un modelage ?
J’examinerai d’abord comment le corps est investi dans l’acte pictural et quels ressentis physiques suscitent les différents gestes. Puis je chercherai à définir un dessin juste et réussi, et j’éclaircirai la différence entre représenter et symboliser. Je réfléchirai ensuite à la manière dont les liens de l’individu avec son entourage sont mis en jeu par la création, et je préciserai ce terme : qu’est-ce que créer ?
J’essayerai de déterminer tout ce que l’animateur induit, qu’il le veuille ou non, par ses interventions, ou par ses non-interventions. Puis j’essayerai de répondre à notre question : quelles conditions doivent être réunies pour que l’atelier d’arts plastiques ait des répercussions éducatives, psychologiques, et artistiques positives ?